Le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’Union africaine a consacré sa 891e réunion tenue le 5 novembre 2019, en une séance publique sur le thème : ‘’Vivre ensemble en paix’’, en commémoration de la Résolution A/RES/72/130 adoptée par l’Assemblée générale des Nations unies le 8 décembre 2017, qui déclarait le 16 mai ‘’Journée internationale du Vivre ensemble en paix’’.
Le Conseil a pris note des déclarations liminaires faites par le Représentant permanent de la République algérienne démocratique et populaire, S.E. Ambassadeur Rachid Benlounes, en sa capacité de Président du CPS pour le mois de novembre, et le Commissaire à la paix et à la sécurité Smail Chergui ; déclaration lue en son nom par le Directeur du Département paix et sécurité, Dr Admore Mupoki Kambudzi. Le Conseil a également pris note du message de la Directrice Générale de l’Organisation des Nations unies pour l’Education la Science et la Culture (UNESCO), Mme Audrey Azouley ; message lu en son nom par M. Albert Mendy haut fonctionnaire. L’UNESCO étant responsable de la mise en œuvre de la Résolution A/RES/72/130. Le Conseil a par ailleurs pris note de des déclarations faites par les représentants des États membres de l’UA et par les représentants du Marché Commun de l’Afrique de l’Est et australe (COMESA) ainsi que des représentants des partenaires de l’UA et d’autres institutions et organisations ;
Le Conseil a rappelé la vision de l’UA d’un continent intégré, pacifique et prospère ; la Déclaration solennelle dans laquelle la Conférence des Chefs d’État et de gouvernement de l’UA s’est engagée à ne pas transmettre le fardeau des conflits à la prochaine génération d’Africains en s’engageant à mettre fin à toutes les guerres en Afrique d’ici 2020 ; la Feuille de route principale de l’UA des étapes concrètes pour faire taire les armes à l’horizon 2020 ; l’Aspiration 4 de l’Agenda 2063, l’Agenda 2030 sur les Objectifs de développement durables (ODD) ; de même que le Communiqué du [PSC/PR/COMM.(DCCCLXXXIII)] adopté lors de sa 883e réunion de niveau ministériel tenue le 27 septembre à New York sur l’interdépendance entre la paix, la sécurité et le développement.
Le Conseil a salué les efforts de l’Algérie, sur la base de son expérience nationale sur la dé-radicalisation et la lutte contre l’extrémisme et qui ont finalement abouti à l’adoption de la Résolution A/RES/72/130 par l’Assemblée générale des Nations unies déclarant la date du 16 mai comme étant la Journée internationale du Vivre ensemble en paix.
Le Conseil a exprimé de vives préoccupations quant à la tendance haussière de l’intolérance religieuse, de la radicalisation et de l’extrémisme, de l’idéologie de la haine, du discours haineux, des conflits ethniques et de toutes autres formes de discrimination. À cet égard, le Conseil a souligné l’importance de la solidarité, du respect de la diversité culturelle, du dialogue inter religieux et des sociétés inclusives ainsi que du rôle important que l’éducation peut jouer en contribuant à promouvoir la compréhension, la culture de la paix et de la tolérance et, a souligné la nécessité des politiques nationales d’éducation d’inclure dans leur curricula l’éducation à la paix et la tolérance de la diversité ;
Le Conseil a également mis en exergue l’importance de la réconciliation nationale, de la justice transitionnelle et du dialogue inclusif dans la prévention de la reprise de conflits et de l’encouragement de la consolidation de la paix post conflit ;
Le Conseil a également reconnu l’importance de la gouvernance participative et inclusive qui contribue à la promotion d’une culture nationale de la paix. À cet égard le Conseil a souligné le rôle de l’État dans l’adoption d’approches holistiques et multi dimensionnelles, aux fins de s’assurer que les peuples vivent ensemble en paix et a encouragé les États membres à redoubler leurs efforts pour créer des conditions favorables pour une paix durable, de même qu’à adhérer pleinement aux normes et principes internationaux relatifs aux droits de l’homme. Le Conseil a rappelé les principes de l’UA comme inscrits dans l’Acte constitutif, notamment en ses Articles (3) et (4) qui stipulent le respect du bon voisinage, de l’intégrité territoriale, de la non-ingérence dans les affaires intérieures des autres États, de la résolution pacifique des conflits et de la coexistence pacifique et de la promotion de la culture du vivre ensemble aux niveaux local, régional et international ;
Le Conseil a souligné le rôle important des dirigeants politiques, traditionnels, communautaires et religieux dans la promotion de la culture de la paix dans la société. À cet égard, le Conseil a souligné la nécessité du respect de la culture de la diversité ethnique et religieuse, y compris le respect des valeurs traditionnelles et coutumières, ainsi que la promotion de la solidarité à tous les niveaux de la société de même que des discours religieux plus modérés et plus tolérants. Le Conseil a en outre souligné la nécessité d’efforts collectifs pour développer la résilience et pour combattre toutes formes d’extrémisme, de radicalisation et de terrorisme ;
Le Conseil a souligné le rôle important des médias professionnels et éthiques, ainsi que des organisations de la société civile, dans la promotion de la culture de la paix, entre autres en éduquant et en encourageant les populations à Vivre ensemble en paix. Le Conseil a noté avec préoccupation la tendance croissante des fausses nouvelles et a encouragé la fraternité des médias à toujours faire preuve de professionnalisme et d'éthique ;
Le Conseil a souligné l’importance de s'attaquer à toutes les causes profondes fondamentales des conflits et des politiques de croissance et de développement inclusifs, y compris les déficits de gouvernance, tels que la pauvreté, les inégalités, l'exclusion, la marginalisation et la mauvaise gestion de la diversité ethnique, religieuse et culturelle ;
Le Conseil a reconnu que la répartition inégale des revenus des ressources nationales, en particulier des ressources minérales, est l'une des causes profondes des conflits violents, en particulier dans les régions riches en ressources minérales de l'Afrique. Dans ce contexte, le Conseil a souligné l'importance d'un partage équitable des revenus des ressources naturelles ;
Le Conseil a rappelé le communiqué [PSC/PR/COMM. (DCCCLXXXIII)] adopté lors de la 883e réunion tenue au niveau ministériel, le 27 septembre 2019, à New York, en marge de la 74e Session de l'Assemblée générale des Nations unies, et a réitéré l'interdépendance entre la paix, la sécurité et le développement, et a souligné que la paix est une condition préalable fondamentale au développement. Le Conseil a également souligné l'interconnexion entre la culture de la paix, la justice sociale et la non-violence ;
Le Conseil a souligné l’importance de promouvoir le vivre ensemble dans la paix à travers l'intégration régionale et la libre circulation des personnes. Dans ce contexte, le Conseil a encouragé tous les États membres qui ne l'ont pas encore fait à signer et à ratifier l'Accord de la zone de libre-échange continentale africaine, ainsi que le Protocole sur la libre circulation des personnes ;
Le Conseil a reconnu le rôle important que les femmes et les jeunes peuvent jouer dans la promotion de la culture du Vivre ensemble en paix et a souligné à cet égard la nécessité pour les États membres d'élaborer des politiques visant à autonomiser les femmes et les jeunes, ainsi que d’assurer leur participation active aux processus de prise de décision et de paix. Dans ce contexte, le Conseil s'est félicité de la création de l'Alliance mondiale des femmes médiatrices annoncée par les Nations unies lors de la 74e Session de l'Assemblée générale des Nations unies en septembre 2019 ;
Le Conseil a souligné la nécessité pour les États membres de consacrer davantage de ressources et d'attention au développement de leurs capacités nationales d'alerte rapide et de prévention des conflits, ainsi que d’assurer des réponses rapides et appropriées, qui n’entrainent pas des sociétés divisées ;
Le Conseil a encouragé les États membres à promouvoir la réconciliation nationale et à redoubler d'efforts pour bâtir des sociétés cohésives. À cet égard, le Conseil s'est félicité de la décision prise par la République d'Angola d'accueillir la prochaine réunion ministérielle du CPS qui portera sur la ‘’réconciliation nationale, la restauration de la paix, la sécurité et de la cohésion dans la reconstruction en Afrique’‘ et qui se tiendra le 5 décembre 2019, à Luanda. Le Conseil s'est également félicité des efforts du Royaume du Maroc qui, abritera le prochain Forum Global des Nations unies sur l'Alliance des civilisations en 2020, et a souligné attendre avec intérêt les conclusions de la réunion ministérielle du CPS et du Forum Global des NU qui devraient contribuer de manière significative à la promotion de la culture du Vivre Ensemble en paix en Afrique ;
Le Conseil a affirmé qu'il soutenait pleinement les efforts déployés par le Haut Représentant de l'UA pour faire taire les armes S.E. l’Ambassadeur Ramtane Lamamra;
Le Conseil a décidé de consacrer une séance publique annuelle à la commémoration de la Journée internationale du Vivre Ensemble en paix, en tant que forum de sensibilisation continue de l’opinion publique, ainsi que de faire le point des efforts déployés par les États membres pour faire respecter la résolution A/RES/72/130;
Le Conseil a convenu de rester saisi de la question.
Posted by SitroomCom
Last updated by Abraham Kebede
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