Le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l'Union africaine (UA) a consacré sa 728ème réunion, tenue le 31 octobre 2017, à une session publique sur le thème: "Le rôle des femmes dans la prévention et la lutte contre l'extrémisme violent en Afrique", en commémoration de l'adoption de la résolution 1325 du Conseil de sécurité des Nations unies sur les femmes, la paix et la sécurité.
Le Conseil et les participants ont pris note des déclarations liminaires faites par le Président du CPS pour le mois d'octobre 2017, S.E. L'Ambassadeur Dieudonné Ndabarushimana, et par le Commissaire à la paix et à la sécurité, S.E. L'Ambassadeur Smail Chergui, lue, en son nom, par le Directeur par intérim du Département de paix et de sécurité, Dr. Admore Mupoki Kambudzi, ainsi que de la déclaration d'ouverture de l’Adjointe au Représentant spécial conjoint de l’Opération hybride Union africaine - Nations unies au Darfour (MINUAD), Mme. Bintou Keita. Ils ont également pris note de la présentation de Mme Bineta Diop, Envoyée spéciale de l'UA pour les femmes, la paix et la sécurité, ainsi que de celles de Madame Asha A. Siyad, Directrice exécutive de la «Somali Women’s Leadership Initiative», la représentante du Réseau des femmes du G5 Sahel au Mali, Mme Fatoumata Mohamed Touré, et de la représentante des femmes rurales du Bassin du Lac Tchad, au Tchad, Madame Bevia Respa. Ils ont également pris note des déclarations faites par les représentants des États membres de l'UA, des partenaires de l'UA, d'autres institutions et organisations internationales.
Le Conseil et les participants ont rappelé les décisions antérieures du Conseil, en particulier le communiqué de presse [PSC / PR/BR. (DCLIX)], adopté par le CPS, lors de sa séance publique sur le rôle des femmes dans la paix et la sécurité, le 16 février 2017. Ils ont également rappelé la résolution 2242 du Conseil de sécurité des Nations unies sur les liens entre femmes, paix et sécurité (FPS ) et la prévention de l'extrémisme violent (PVE), et appelé la communauté internationale à investir dans les efforts visant à soutenir une participation significative des femmes dans la lutte contre le fléau de l'extrémisme violent;
Le Conseil et les participants ont noté que l'extrémisme violent constitue une grave menace à la paix et la sécurité, ainsi que pour le développement durable du continent africain. Reconnaissant le rôle essentiel des femmes dans la prévention des conflits et la consolidation de la paix, ils ont souligné l'importance d'assurer l'inclusion sociale, de faciliter la participation effective des femmes aux processus de paix à tous les niveaux, de respecter et de promouvoir les droits des femmes, en tant que facteurs de succès dans la prévention et la lutte contre le fléau de l'extrémisme violent.
Le Conseil et les participants ont exprimé leur profonde préoccupation face à la tendance croissante des abus contre les femmes et les filles, par des groupes terroristes et extrémistes violents, qui servent de kamikazes, d'esclaves sexuels et font l’objet d'autres formes d'abus et de violations. À cet égard, ils ont condamné de la manière la plus ferme les enlèvements, le trafic et toutes les formes d'abus et de violations contre les femmes et les filles perpétrées par des groupes extrémistes et terroristes opérant dans diverses régions du continent africain, dont Boko Haram et Al Shabaab. Dans le même contexte, ils ont souligné l’urgence de redoubler d'efforts au plan national, régional et continental en vue de la prévention et de la lutte contre le terrorisme, l'extrémisme violent et la radicalisation. Ils ont salué les efforts et les sacrifices consentis par les femmes dans la lutte contre le terrorisme en Somalie, dans le Bassin du Lac Tchad et au Sahel.
Le Conseil et les participants ont souligné l'importance que revêt le renforcement des capacités administratives des gouvernements locaux et nationaux, entre autres, en assurant des systèmes efficaces de contrôle et de gestion des frontières, ainsi que des services judiciaires, afin de prévenir et combattre plus efficacement le terrorisme, l'extrémisme violent, le trafic des êtres humains, en particulier l'exploitation des femmes et des filles.
Le Conseil et les participants se sont félicités des progrès significatifs réalisés dans la mise en place de politiques nationales, régionales et continentales sur le genre, y compris la parité entre l’homme et la femme et la tolérance zéro de l'exploitation sexuelle et les abus contre les femmes et les filles. Ils ont réitéré l'importance pour les États membres de garantir la protection des femmes et des filles contre toutes les formes d'abus, y compris la mise en place d'infrastructures de protection, offrant des réponses complètes, telles qu'un soutien juridique, médical et psychosocial. Ils ont également souligné la nécessité d'assurer le plein respect de la politique de tolérance zéro de l'UA sur la violence sexuelle et sexiste, ainsi que la nécessité d'imposer des sanctions sévères contre les auteurs de violences sexuelles et d'autres formes d'abus contre les femmes et les filles, nonobstant leur statut ou leur rang, en vue de lutter contre l'impunité et de promouvoir la justice pour les victimes de violations et d'abus.
Top of FormLe Conseil et les participants ont souligné l'importance pour tous les États Membres d'élaborer des plans d'action nationaux pour la mise en œuvre de la résolution 1325 du Conseil de sécurité des Nations unies et d'autres résolutions ultérieures. Dans ce cadre, ils ont félicité tous les États membres de l'UA et les Communautés économiques régionales/Mécanismes régionaux pour la prévention, la gestion et le règlement des conflits, qui ont déjà adopté des plans d'action et ont encouragé ceux qui ne l'ont pas encore fait à faire de même;
Le Conseil et les participants, reconnaissant que la pauvreté et la misère exacerbent la vulnérabilité des femmes et des filles aux manipulations, abus et violations par des groupes extrémistes violents, ont souligné l'importance que revêt la lutte contre la pauvreté dans les États membres, y compris l'autonomisation des femmes et des filles. Dans ce contexte, ils ont souligné l'importance de l’éducation et des campagnes de sensibilisation au genre, ainsi que des stratégies de communication efficaces pour conscientiser le public à propos de l'importance du respect et de la promotion des droits des femmes comme meilleurs moyens de prévenir et de combattre l’extrémisme violent.
Le Conseil et les participants, notant que ce n'est que lorsque les femmes sont autorisées à participer de manière significative à l'élaboration de stratégies globales contre l’extrémisme violent que les sociétés seront en mesure de lutter plus efficacement contre toutes les conditions propices à l'extrémisme violent, ont souligné l'importance d'utiliser et de renforcer davantage les plateformes nationales des femmes et les réseaux régionaux concernant la paix et la sécurité.
Le Conseil et les participants ont également souligné l'importance pour les États membres de renforcer leurs approche et intégration de l'analyse de la question du genre dans les efforts nationaux, régionaux et continentaux pour prévenir et combattre efficacement l'extrémisme violent. De même, ils ont souligné l'importance que revêt l’institutionnalisation de l'intégration de la perspective genre dans toutes les politiques et tous les programmes nationaux, ainsi que la promotion et la garantie de la participation effective des femmes à la prise de décision, notamment dans la mise en œuvre du programme de paix et de sécurité sur le continent africain. À cet égard, ils se sont félicités de la création du Réseau des médiatrices africaines, FemWise.
Le Conseil et les participants ont félicité les partenaires de l'UA pour leur soutien continu au programme global de l'UA pour les femmes, la paix et la sécurité, en particulier le renforcement des capacités nécessaires pour prévenir et combattre efficacement l'extrémisme violent en Afrique.
Le Conseil et les participants se sont félicités de la récente visite conjointe de solidarité UA/Nations unies au Nigeria, en République démocratique du Congo, sous la direction conjointe de la Secrétaire générale adjointe des Nations unies, Mme Amina J. Mohammed et de l’Envoyée spéciale de l’UA, Mme Bineta Diop, dans le cadre du Réseau des femmes leaders africaines. Ils ont déclaré attendre avec intérêt la conduite de telles visites dans d’autres parties du continent, affectées par des conflits violents.
Le Conseil et les participants ont félicité Mme Bintou Keita pour sa nomination par le Secrétaire général des Nations unies, comme nouvelle Adjointe au Sous-Secrétaire général des Nations unies chargé des opérations de maintien de la paix. Ils l'ont félicitée pour son travail remarquable en tant qu’Adjointe du Représentant spécial conjoint de la MINUAD et ont formé l'espoir que son successeur maintiendrait la tendance positive qu'elle avait développée dans cette mission hybride.
Le Conseil et les participants ont rappelé à la Commission de l'UA la nécessité d'accélérer la finalisation du Cadre continental de résultats pour le suivi et l'établissement de rapports sur la mise en œuvre du Programme Femmes, Paix et Sécurité en Afrique pour examen par le Conseil, dès que possible;
Le Conseil a convenu de rester saisi de la question.
Posted by Limi Mohammed
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